Le moment de vérité pour l’Alliance

August 13, 2025

Alliance de Montréal vs Shooting Stars de Scarborough

Jeudi 14 août 2025 | 19h00 HE | Toronto Pan Am Centre

Une saison. 24 matchs. Tout se résume maintenant à 40 minutes de basketball. Jeudi soir au Toronto Pan Am Sports Centre, l’Alliance de Montréal et les Shooting Stars de Scarborough vont se livrer un combat sans merci pour le droit de poursuivre leur saison 2025. Le perdant retourne à la maison. Le gagnant file à Gatineau pour affronter Ottawa.

 

C’est ça, le basketball éliminatoire. Impitoyable. Sans appel.

 

Ces deux équipes se connaissent par cœur. Quatre affrontements cette saison, deux victoires chacune. L’Alliance a dominé 108-88 en juin sur ce même terrain, Tavian Dunn-Martin inscrivant 26 points dans une démonstration de force. Scarborough a riposté neuf jours plus tard par une dégelée de 101-73 à Verdun, la nouvelle recrue Terquavion Smith explosant pour 26 points à ses débuts.

 

Les deux équipes ont ensuite échangé les coups. Scarborough l’a remporté 94-89 dans un thriller à Verdun, Donovan Williams plantant le panier de la victoire avec sang-froid. Puis l’Alliance a pris sa revanche 92-80 dimanche dernier, mais dans un match où les deux formations faisaient reposer leurs vedettes.

 

Jeudi, il n’y aura plus de repos pour personne.

 

Deux philosophes qui s’affrontent

 

D’un côté, Scarborough mise sur le talent pur, Williams (22,7 points par match) et Smith (22,6 points par match) forment un duo électrisant capable de faire exploser n’importe quelle défense. Quand ces deux-là sont synchronisés, les Shooting Stars deviennent pratiquement imbattables.

 

De l’autre, l’Alliance prône l’effort collectif sous la gouverne de Jermaine Small, deux fois champion de la LECB. Dunn-Martin (19,1 points, 6,0 passes) orchestre une offensive équilibrée où Quincy Guerrier (16,2 points, 7,3 rebonds) apporte cette polyvalence qui a causé tant de maux de tête à Scarborough cette saison.

 

Les facteurs décisifs

 

L’état de santé des deux formations pourrait tout changer. Cat Barber, le précieux meneur de Scarborough (12,7 points, 6,3 passes), demeure incertain. Son absence forcerait Williams et Smith à porter une charge encore plus lourde.

 

Du côté de l’Alliance, Kevin Osawe (9,3 points, 5,5 rebonds) a manqué les deux derniers matchs de l’Alliance suite à une blessure au haut du corps, et sa présence au match de jeudi demeure incertaine.

 

Mais l’arme secrète de Montréal se nomme Tavis Smith. En seulement sept matchs cette saison, ce meneur a affiché des moyennes de 15,3 points et 5,1 passes. Dimanche, il a martyrisé Scarborough avec 23 points et huit passes. À 25 ans, il possède une maturité qui peut faire la différence dans les moments chauds.

 

L’expérience contre l’ambition

 

Sur le banc, l’avantage penche nettement vers l’Alliance. Small traîne un palmarès qui en impose : deux titres d'entraîneur de l’année, deux championnats LECB, un dossier de 4-2 en séries éliminatoires. Il sait comment gérer la pression des matchs à élimination directe.

 

Mike De Giorgio, malgré ses qualités, n’a qu’un seul match éliminatoire à son actif - une défaite. Face à un vétéran comme Small, cette inexpérience pourrait coûter cher.

 

Le paradoxe du terrain

 

Voici l’ironie de cette soirée : Scarborough joue à domicile, mais l’Alliance y est plus à l’aise. Les deux victoires montréalaises cette saison sont survenues au Toronto Pan Am Sports Centre. Cette familiarité avec l’environnement n’est pas anecdotique quand chaque détail compte.

 

Le verdict

 

Scarborough possède sans doute le plus grand potentiel offensif. Quand Williams et Smith sont dans leur zone, ils peuvent humilier n’importe qui. Mais l’inconsistance a été leur talon d’Achille toute la saison.

 

L’Alliance, elle, incarne l’intelligence collective. À son meilleur, cette équipe sait gagner les matchs serrés. Elle l’a déjà prouvé deux fois contre Scarborough sur ce même terrain.

 

Dans un match à élimination directe, mieux vaut miser sur l’équipe qui ne panique jamais plutôt que sur celle qui vit par l’émotion.

 

L’Alliance a tous les atouts pour créer la surprise. Il ne lui reste qu’à les jouer.